Anthéa Archibald

[…] Elle passa une main squelettique sur sa peau pâle. Ses doigts effleurèrent ses cils sombres, frôlèrent ses joues puis descendirent sur ses clavicules avec une caresse infime. Ses cheveux ondulaient en une soie sombre le long de son dos. Leur couleur prune jurait contre sa peau perle et en accentuait encore plus sa pâleur. Une robe fluide et noire aux bordures de dentelle couvrait son corps autrement nu. L’avant baillait légèrement et laissait apercevoir sa poitrine parfaitement blanche, rien ne pouvait être moins vulgaire. Ses courbes n’étaient que beauté et poésie, comme si elle dansait jour et nuit, allongée ou immobile à sa fenêtre quand le soleil dormait.

Son antre était tout aussi impressionnante. C’était une petite maison de deux étages qui se dressait avec majesté à Paris dans un quartier calme. Ceux qui passaient devant admiraient les fines fresques et la peinture dorée encadrant les grandes fenêtre toujours obstruées par des rideaux pourpres. L’intérieur était composé de nombreux meubles d’ébènes et de lustres de cristaux. Quand ces derniers ne fonctionnaient pas, l’obscurité était la plus totale. […]


Esquisse de ce qui pourrait devenir une nouvelle.